Je ne vise pas à fustiger ma génération, puisque j’en fais partie. Je ne vise pas non plus à tarir mes ainées d’éloges ou enlever le crédit des plus jeunes. Ceci est à prendre tout simplement comme un regard brutal comme tout ce qui pourra figurer parmi mes écrits. Je n’ai pas coutume de faire de l’avant-propos à mes articles, mais visiblement ça en est un, donc tant qu’à faire allons jusqu’au bout : mon but à travers cet article est de faire une lecture des différentes générations qui puisse former une société. À force d’en trop parler il vaudrait bien la décortiquer un jour, cette société. D’abord, en petits ensembles « les générations » qui se décomposent eux-mêmes en « individus », qui à leur tour sont influencés par un magma socio-psychologique qui finalement vient mettre du contexte à tous leurs actes ou courants de pensées.
Pour réussir cet exercice, je me suis posé deux petites règles : la première est d’analyse en première partie chaque génération distinctement en prenant toutes les étapes de son évolution de l’enfance à la vieillesse pour en seconde partie pouvoir analyser les interactions intergénérationnelles des générations protagonistes de notre siècle. Les plus féru du sujet, me verront utiliser l’approche de Stausse-Howe bien expliquée dans leur livre « the fourth turning » sur la théorie générationnelle que je viens distiller en enlevant la partie cyclique qui à mon goût fait beaucoup d’attachement au religieux et au prophétisme. Je m’attarderai donc sur le constat et l’analyse des générations qui constitue notre siècle actuelle sans tomber dans le piège de la prophétie ou la prédiction.
Siècle des 4 générations
Comme on le constate bien, la plupart des gens qui sont encore vivant en notre temps viennent plus ou moins de 3 ou 4 générations par tranche de 20 ou 25 ans. Cette séparation d’âge n’a pas de limite franche, car en effet il se peut qu’il y soit des chevauchements au sein de la même société entre différentes générations en fonction de différents critères socio-économique car la natalité n’est pas perçue de la même façon dans toutes les classes sociales. Tout de même la génération finit par s’homogénéiser sur la même tranche d’années car en fin de compte les individus d’une génération sont confrontés au même contexte et plus au moins aux mêmes défis de leurs temps, car ils naissent plus ou moins au même moment, font leurs études plus ou moins sous le même dogme idéologique et confronte le marché de travail à peu près au même moment et meurent plus ou moins dans la même époque.
Génération de la guerre
Ce sont nos grands-parents ou arrière grands-parents, nés en période de crise (1915-1940), ils nous ont certainement raconté un jour leurs misères mais aussi leurs exploits avec beaucoup de nostalgie, ce qui est tout à fait normal, puisqu’ils ont passé une enfance difficile et une jeunesse encore plus difficile avec la deuxième guerre mondiale mais leur vieillesse a été marquée par plus de calme et de prospérité, donc il se sont toujours suffit de peu et à leur âges murs ils étaient déjà satisfait qu’il n’y a plus de misère et par ricochet n’ont pas été trop proactifs pour guider les jeunes de leurs époques c’est-à-dire nos parents, car pour eux ils pensaient que la paix en soit c’est déjà un grand cadeau.
Génération Bad Boy
Nos parents, ces persévérants au sang vif et ambitieux pour ne pas dire optimiste, ces guerriers qui n’ont pas vécu la guerre parce qu’il n’en avait pas vraiment une comme auparavant et du coup ont créé des révoltes à tout va en voulant tout changer, tout rénover au gout de leurs ambitions inassouvies. Ils sont débrouillards, car à leur naissance on ne leur a pas proposé grand-chose à part la paix, ils étaient en première partie avec les baby-boomers (1940-1960) en quête de sens et en deuxième partie avec la génération X (1960-1985) en quête de gloire. Une génération qui sait se révolter à défaut de faire la guerre, à prendre le grand morceau sur la table et à créer les opportunités.
Génération Milléniales
La génération Y (1985-2000), né dans un monde qui se dénoue et qui va de mieux en mieux. Une génération gâtée en son enfance par les Bad Boy qui à l’opposé de l’éducation qu’ils ont reçu ont voulu inverser le modèle de leurs parents en faisant basculer la balance beaucoup trop dans le côté de la surprotection. Donc un enfant de la génération Y a toujours été le centre de l’intérêt de ses parents qui essayait du moins à tout lui offrir en cuillère d’or ou d’argent si la première n’était pas possible. L’enfant Y a toujours eu l’estime chouchouté même quand il a tort, on ne l’aide pas forcément à remonter la pente mais on aplatit carrément la pente par des coups de bulldozer pour qu’il puise la traverser à son rythme. L’avènement d’internet et des moyens de communications au bout du doigts n’ont pas facilité sa jeunesse, lui offrant un piédestal pour exhiber tout son égocentricité enracinée désormais et qui ne fait que l’alimentait sur les réseaux sociaux à la recherche de la reconnaissance par les coups de pouces et les cloches d’abonnement, rappelant ironiquement les pouces de ces parents et la cloche de Pavlov.
Génération Z
Les nouveaux nés du 21ème siècle, dociles du moment quand leurs offre un écran tactile, regardant gentiment la crise qui vient frapper le monde de leurs ainés avec des X qui s’obstinent à exceller dans leur individualisme, à des Y qui s’enivrent avec l’élixir numérique.
La fin du monde
Je ne ferais pas l’analogie entre la génération Z et celle de la guerre, même si l’idée de boucler le cycle et commencer à en tirer des prédictions trop tirées par les cheveux. Je me suffirais à dire que, certes, nous vivons un temps de guerre sanitaire du premier plan et économique en second plan. Mais chaque génération a ses propres défis certes influencés par le contexte qu’on vient d’analyser mais les catalyseurs de chaque époque sont différents et on ne peut nul prédire comment la génération Y va vieillir, si elle va sortir de son individualisation ratée et corriger le sens de l’essentiel altéré par les Bad boys, si la génération Z va comprendre l’erreur de sa précédente et recadrer les prouesses que son époque lui offre. Je me force de rester optimiste même en temps de crise, car la beauté de l’humain est dans son évolution instinctive et perpétuel qui lui permet toujours de s’en sortir, même de la fin du monde.